À la découverte d’un coin de France au cœur de la capitale
Pour nous faire découvrir les merveilles du Baroque romain et pour bien nous plonger dans l’atmosphère de cette période, nos professeurs ont organisé une sortie dans la capitale : l’itinéraire choisi pour nous permettre de saisir à travers l’expérience ce que les pages de nos manuels scolaires n’arrivent pas à éclairer pleinement, devait aussi nous dévoiler un côté français de la ville éternelle que nous avions longtemps ignoré.
Pour commencer, nous avons visité la basilique Sainte-Marie du Peuple qui conserve deux peintures merveilleuses du Caravage, “La Conversion de Saint Paul” et “La Crucifixion de Saint Pierre”, dont nous avons pu admirer le réalisme et les couleurs dramatiques.
Après un détour incontournable par la Place d’Espagne, nous avons marché jusqu’à la Basilique Saint-Augustin, un autre lieu des merveilles, où figure, parmi bien d’œuvres d’art extraordinaires, un étonnant tableau du Caravage, “La Madone des pèlerins”, une Vierge apparaissant à deux pauvres pèlerins sales et aux vêtements usés.
Par la suite, nous avons poursuivi notre promenade baroque en traversant la Place Navone pour nous arrêter enfin place Saint-Louis des Français, dans le but de voir de près les trois étapes de la vie de Saint Matthieu illustrées par les trois célèbres tableaux du Caravage conservés dans la Chapelle Contarelli, à l’intérieur de l’église Saint-Louis des Français. C’est là que, dans l’attente de l’heure fixée pour notre visite, nous sommes passés d’emblée de l’époque baroque à l’époque contemporaine en entrant dans la librairie française de Rome, où nous nous sommes immergés dans le monde de l’édition française : il y avait une multitude de titres intéressants et on pouvait sentir partout cette odeur des livres que nous adorons ! Notre choix de lecteurs est tombé sur des ouvrages divers, selon les goûts de chacun : le chef-d’œuvre d’Edmond Rostand Cyrano, le joli roman pour la jeunesse de Patrick Modiano Catherine Certitude illustré par Sempé, le récit par lettres de Éric-Emmanuel Schmitt Oscar et la dame rose.
Une fois sortis de la librairie, un autre incroyable passage du passé au présent nous attendait : il nous a suffi de parcourir quelques mètres pour passer de l’art du Baroque à l’art contemporain en nous arrêtant devant les vitrines de l’Institut français, un centre fondé en 1945 qui est aujourd’hui un lieu de diffusion de la culture et de la langue françaises ouvert à tous. Deux installations de l’artiste Cécile Wesolowski y étaient exposées : “Ave WWW” et “La Coulée”, l’une et l’autre évoquant notre société inconstante en changement continuel. “La Coulée” s’inspirait notamment du concept de “société liquide” et montrait une réalité en train de perdre ses contours définis. Étonnés et attirés par l’originalité de ces créations, nous avons eu le privilège d’être aidés à comprendre leur langage innovant par l’artiste même et sa curatrice, qui nous ont accueillis avec gentillesse et bienveillance.
Après tant d’explorations virtuelles dues à la pandémie, cette sortie nous a permis l’exploration réelle d’une réalité urbaine où le passé et le présent se croisent sans cesse et des civilisations différentes peuvent se rencontrer de manière parfois inattendue.
Nous garderons toujours un très bon souvenir du chemin qui nous a fait découvrir un coin de France à Rome!
Flavia Abbonizio e Alessia Paglia, IVB
foto di Martina Liscapade