Vercors – Il silenzio del mare: una resistenza senza parole

Vercors – Le silence de la mer (1942): une résistence sans mots

Vercors, pseudonyme de Jean Bruller (1902-1991), était d’abord un dessinateur, illustrateur et graveur qui est devenu écrivain à cause de la Seconde Guerre Mondiale. Il a publié Le silence de la mer secrètement en 1942, sous l’occupation nazie en France. En réalité, ce livre devait être publié en octobre 1941 sur la revue clandestine La pensée libre, mais elle avait été censurée par la Gestapo quelque temps avant la publication. Donc, Vercors a fondé lui-même une maison d’édition, les Éditions de minuit, qui existe encore aujourd’hui (le nom fait référence à la clandestinité de la nuit).

Dans la France occupée, un vieil homme et sa nièce répondent par un silence fermé et sensible à un officier allemand qu’ils sont contraints d’héberger. Au début, les deux sont impassibles face à l’officier et à ses monologues : quand il parle dans le salon toutes les soirées, en faisant de longs monologues sur sa vie et ses passions,  la nièce continue à tricoter et l’oncle à boire son café. Même si au fil des jours ils commencent à avoir des réactions aux mots de l’officier, ce silence ne sera rompu qu’à la fin du livre, par le mot « adieu ». Ce mot symbolise l’impossibilité de dialogue entre les deux propriétaires de la maison et l’hôte, bien sûr, mais aussi entre la France occupée et l’Allemagne nazie.

Le titre de l’œuvre de Vercors a une grande valeur. Cela ne signifie pas obéissance et résignation, mais, au contraire, mépris et rage. C’est le symbole de l’opposition entre le calme et l’orage qui relie le silence et la mer : la mer est calme et silencieuse sous le ciel bleu, mais au fond, elle recèle la mêlée cruelle des bêtes qui s’entredévorent. Le silence de l’oncle et la nièce s’élargit à celui de la France occupée à l’égard de l’Allemagne.

J’ai aimé ce livre, surtout le portrait des personnages que Vercors réalise.  L’Allemand de Vercors est aimable, poli, humain, raffiné et on l’appelle « le meilleur des Allemands possible ». En effet, si Vercors avait peint un homme méchant et cruel, la nouvelle aurait perdue sa signification, parce que le silence aurait eu prévisible et par conséquent, insignifiant. Il espère dans un mariage entre la France et l’Allemagne. Mais, après son séjour à Paris, il comprend le réelle intention de Hitler : détruire l’âme et l’identité françaises. Déçu, il quitte la maison, en renonçant à son rêve de paix entre sa patrie et le pays qu’il aime dès son enfance et se propose pour une mission dangereuse, ce qui équivaut à un suicide.

Il est intéressant, à mon avis, de se concentrer aussi sur l’évolution du personnage de la jeune fille, la nièce. Sa vie est très simple : elle s’occupe du ménage et elle assiste son oncle. C’est elle qui décide de rester silencieuse face à l’allemand. Au début, elle n’est pas sensible au charme de l’allemand et elle essaye de toutes manières d’y résister. Pourtant, il y a des attitudes et des mouvements qui trahissent son attitude à l’apparence sévère: elle rougit, elle est souvent agitée et nerveuse. À mon avis, c’est le symbole de sa patrie : elle doit résister au charme de l’officier allemand, comme la France doit le faire à l’occupation nazie.

Gabriella Bonaventura VA